Peter Kornberger n’a rien vu venir. Jamais malade, ce bosseur de 44 ans se croyait trop jeune pour être victime d’un infarctus. Son témoignage.
«Je n’avais jamais été vraiment malade, jusqu’au 3 décembre 2014. Depuis lors, je prends des médicaments et ce sera ainsi pour le reste de ma vie. Malgré tout, ma qualité de vie n’a jamais été aussi bonne. J’ai survécu à deux infarctus du myocarde, et Quote du musst lebenje suis plus heureux que jamais. Quand j’ai eu mon premier infarctus, je n’ai pas du tout réalisé ce qui m’arrivait. Douleur au niveau de la poitrine, transpiration abondante. J’ai cru que j’avais une côte coincée ou que j’allais avoir la grippe. Mon médecin était plus inquiet que moi. Je suis montée dans la voiture. En route, c’était de pire en pire. La douleur était si intense que je voulais juste mourir. Puis, j’ai vu mes enfants et ma femme dans mon esprit. Je devais rester vivant! Je voulais voir ma fille dans sa robe de mariée! Malgré de violentes douleurs, j’ai repris mes esprits, j’ai ouvert les fenêtres, mis la musique à fond, je ne voulais pas perdre conscience. Une fois chez le médecin, je me suis effondré. Réanimation, ambulance, opération d’urgence et pose de deux stents. Quelques minutes de plus et je serais mort.
Moi, un infarctus? J’avais pourtant fait un check-up peu de temps avant. Ironiquement, je m’étais soumis à ce contrôle après l’infarctus d’une de mes collaboratrices. Son expérience m’avait fait réfléchir. J’avais cessé de fumer d’un seul coup. C’était peut-être trop abrupt, après vingt ans? Surpoids, jamais de sport – sauf sur le petit écran –, mon hérédité (mon père est décédé d’un infarctus du myocarde) et un équilibre malsain entre le travail et les moments de détente ont fait le reste.
Quelques jours après l’opération d’urgence, j’ai été opéré à nouveau. Avec deux stents de plus, les stents numéro trois et numéro quatre, je suis rentré à la maison une semaine plus tard. Pendant ma réadaptation ambulatoire, j’ai appris à vivre plus sainement, sur les plans physique comme psychique. J’ai amélioré ma condition physique, j’ai perdu du poids, je me suis fixé des priorités et j’ai réorganisé mon quotidien. Sans ma famille, je n’y serais pas arrivé. Un mois à peine après mon infarctus, j’ai recommencé à travailler à mi-temps. Cela m’a redonné de l’assurance. Mon style de vie est complètement nouveau: je m’entraîne deux fois par semaine à l’ergomètre, une fois avec un groupe de sportifs cardiaques, je fais des siestes, je mange sainement, je savoure chaque moment. Le nouveau Peter plaît aussi à ma famille. Malgré un emploi du temps très chargé avec mon travail et mon entraînement, je passe plus de temps avec eux.
Une année après, j’ai eu un deuxième infarctus du myocarde: thrombose de stent, formation d’un caillot à l’intérieur du stent. Un véritable choc. Pourquoi est-ce que ça m’arrive? J’avais excellé au test à l’effort sur l’électrocardiogramme, j’avais perdu 26 kilos et je me sentais en pleine forme. Mon cardiologue m’a dit que j’avais autant de chance que cela m’arrive que de gagner au loto. J’ai eu la poisse, c’est tout. Mais grâce à ma bonne condition physique, mon cœur n’a pas subi d’autres dommages. Aujourd’hui, même avec un cinquième stent, je vais bien. Il n’y a pas longtemps, je me suis arrêté soudainement un matin en allant au travail, pour admirer les premières lueurs du matin. Il y a deux ans, j’aurais passé mon chemin sans rien voir. Mais vous savez ce qui m’a le plus préoccupé après mon premier infarctus? C’est le fait que ce fameux matin de décembre, je n’avais pas dit au revoir à ma femme et à mes enfants de manière consciente. Aujourd’hui, je regrette d’avoir été aussi peu sportif auparavant. Je dois aussi mon changement de vie à la psychologue qui m’a accompagné alors que j’étais aux soins intensifs. ‹Il faut voir votre infarctus comme quelque chose de positif›, m’avait-elle dit. Comme elle avait raison!»
« Le stress et les troubles psychiques sont des facteurs de risque de l’infarctus du myocarde et inversement, un infarctus du myocarde peut mettre l’état psychique à rude épreuve. L’infarctus remet en question l’identité de la personne: les capacités, la profession, la sécurité matérielle, les loisirs et les projets de vie sont passablement ébranlés. Les patients doivent faire le point sur cet événement, trouver de nouveaux repères et accepter la maladie. Ils traversent des phases de refoulement, de culpabilité, de rage, de tristesse, avant d’être reconnaissants d’avoir eu une deuxième vie et de connaître l’origine des symptômes ressentis pendant plusieurs années. La façon de gérer l’infarctus et ses conséquences dépend de plusieurs facteurs: les circonstances de l’événement, les facteurs sociodémographiques, la personnalité, le soutien social, les antécédents et l’acceptation de la maladie.
Les moyens qui peuvent aider une victime d’infarctus sont très personnels. Où puise-t-elle sa force? Qu’est-ce qui peut la rassurer? Le contact avec la nature, la vie sociale, l’activité physique? Sans assistance professionnelle, il n’est pas toujours possible de surmonter cet événement. Entre 20 et 30% des victimes d’infarctus souffrent de dépression et d’anxiété. Entre 10 et 20% développent un syndrome de stress post-traumatique, ont des pensées négatives entourant cet événement, adoptent un comportement d’évitement et présentent davantage de signes d’anxiété. Ces effets sont problématiques, étant donné que la psyché influence la guérison et les pronostics de santé de manière globale, et que la dépression double le taux de probabilité d’un deuxième infarctus. C’est pourquoi l’état psychique est une composante importante de la réadaptation. »
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