Allergie à la pénicilline : que faire ?

En cas d’allergie à la pénicilline, le système immunitaire réagit de manière excessive à la substance active antibiotique qu’est la pénicilline (ou aussi, parfois, à des antibiotiques similaires). Le système immunitaire perçoit par erreur cette substance active comme une menace et produit des anticorps pour se défendre. Cette réaction entraîne des symptômes allergiques.

Il existe deux types différents d’allergie à la pénicilline, qui ne sont pas toujours faciles à distinguer :

• Allergie de type immédiat : il s’agit ici d’une allergie aiguë. Elle survient généralement une à deux heures après l’absorption de la substance active.
• Allergie de type tardif : le système immunitaire produit des anticorps qui forment des complexes avec la pénicilline ou certaines cellules se retournent de manière ciblée contre la substance. Ces deux phénomènes peuvent provoquer des réactions inflammatoires dans l’organisme, qui apparaissent souvent quelques jours après la prise du médicament, parfois même encore quelques jours après l’arrêt.

Une allergie à la pénicilline restreint les possibilités de traitement face aux infections bactériennes. C’est pourquoi il est important de savoir si l’on est allergique à cette substance. Si vous pensez être allergique à la pénicilline, parlez-en à votre médecin.

l’autre et dépend de la réaction individuelle du système immunitaire. Les symptômes les plus fréquents sont :

• Éruption cutanée et démangeaisons : une allergie à la pénicilline déclenche souvent une éruption cutanée sous forme de taches rouges qui démangent ou de réactions sur la peau. Il est important de distinguer selon que l’éruption cutanée survient en l’espace de quelques heures (réaction souvent curative) ou de quelques jours (le plus souvent sans danger, à moins que des boutons apparaissent ou que les muqueuses soient touchées).
• Gonflements : après la prise de la substance active, le visage est souvent gonflé en cas d’allergie à la pénicilline. Ces gonflements concernent principalement les lèvres et la zone autour des yeux.
• Fièvre : une hausse de la température corporelle constitue un autre symptôme possible d’une allergie à la pénicilline. La fièvre peut apparaître lorsque le système immunitaire réagit à la pénicilline et déclenche des réactions inflammatoires. Ce symptôme peut s’accompagner d’un mal-être général et de frissons.
• Détresse respiratoire ou toux : les réactions allergiques graves à la pénicilline peuvent entraîner des difficultés respiratoires, susceptibles de s’exprimer sous forme d’une détresse respiratoire ou d’une toux persistante.
• Diarrhée et vomissements : certaines personnes allergiques présentent des symptômes gastro-intestinaux, tels que la diarrhée et les vomissements.
• Convulsions : une allergie grave à la pénicilline peut entraîner des convulsions.
• Troubles cardio-vasculaires : les allergies à la pénicilline peuvent aussi endommager le système cardio-vasculaire et entraîner des symptômes tels que de la tachycardie ou une chute de tension.

Certains de ces symptômes peuvent même causer un choc anaphylactique. Il s’agit alors d’une réaction grave et potentiellement mortelle qui nécessite une aide médicale d’urgence. L’allergie à la pénicilline est particulièrement dangereuse dans ce cas. Parmi les symptômes d’un choc anaphylactique, on recense les difficultés respiratoires, la tachycardie, une brusque chute de tension et une perte de connaissance.

Important : si vous constatez l’un de ces symptômes après avoir pris de la pénicilline, contactez immédiatement un médecin.

La fréquence des allergies à la pénicilline varie selon les régions et les groupes de population. C’est l’une des allergies médicamenteuses les plus signalées. De nombreuses personnes pensent être concernées par cette allergie parce qu’elles ont ressenti de légers symptômes tels que de la diarrhée ou l’absence d’amélioration des symptômes de l’infection traitée après la prise de pénicilline. Mais cette hypothèse ne se confirme pas souvent. Dans l’ensemble, les allergies à la pénicilline sont plus souvent supposées qu’avérées. Avant de déclarer que vous êtes allergique à la pénicilline, parlez-en avec votre médecin et faites éventuellement un test d’allergie. Car une déclaration erronée d’allergie peut avoir pour effet que vous preniez des médicaments moins efficaces, alors que vous supportez en réalité la pénicilline en tant que substance active.

Si vous suspectez une allergie à la pénicilline, et surtout si vous constatez des symptômes graves tels qu’une détresse respiratoire, des troubles circulatoires ou une réaction cutanée à vésicules, il est indispensable d’obtenir un diagnostic exact. Pour ce faire, votre médecin effectue un test pour déterminer si vous supportez ou non la pénicilline. Le test se déroule différemment selon la méthode de diagnostic choisie. La méthode la mieux adaptée pour vous sera choisie par votre médecin.

Les tests qu’il est possible de réaliser en cas d’éventuelle allergie à la pénicilline sont les tests cutanés, les tests de laboratoire et les tests de provocation.

• Test cutané : les médecins utilisent souvent le prick test. Dans ce cadre, ils appliquent une petite quantité de l’allergène (en l’occurrence, la pénicilline) sur la peau, généralement sur l’avant-bras. Ils piquent ensuite légèrement la peau afin que l’allergène pénètre dans la peau.
• Test de laboratoire : les tests sanguins sont aussi un bon moyen de déterminer l’existence d’une allergie à la pénicilline. Le corps médical pratique par exemple le test IgE, qui mesure la quantité d’immunoglobuline E (IgE) dans le sang. L’IgE est un anticorps impliqué dans les réactions allergiques. Le test recherche des anticorps IgE spécifiques qui réagissent à la pénicilline. Un taux élevé d’IgE à la pénicilline peut indiquer une allergie. D’autres tests de laboratoire permettent d’étudier la réaction des globules rouges au médicament.
• Tests de provocation : un antibiotique est administré sous forme de comprimé ou de perfusion. Ce test est utilisé quand les antécédents médicaux et les autres tests ne sont pas concluants. Les médecins peuvent également utiliser le test de provocation pour vérifier si vous supportez un médicament en particulier, à titre d’alternative à la pénicilline.

Une allergie à la pénicilline représente un défi pour beaucoup de personnes concernées mais de nombreux traitements existent.

Si une allergie à la pénicilline est diagnostiquée, la première mesure consiste à éviter cette substance active. Certains antibiotiques de substitution peuvent être prescrits en cas d’allergie à la pénicilline. Pour l’antibiothérapie, on utilise souvent d’autres substances actives antibiotiques en cas d’allergie à la pénicilline : la céfuroxime, par exemple, peut être administrée dans la plupart des formes d’allergies à la pénicilline. En revanche, un traitement à base d’amoxicilline est très souvent déconseillé pour ce type d’allergies, car cette substance active appartient à la famille des pénicillines.

Votre médecin pourra vous dire quels antibiotiques sont adaptés en cas d’allergie à la pénicilline. Il ou elle déterminera aussi si votre allergie à la pénicilline s’accompagne d’une allergie croisée. En cas d’allergie croisée, l’organisme réagit de manière similaire à des structures contenues dans la pénicilline et dans l’antibiotique de substitution. C’est la raison pour laquelle un examen médical approfondi est indispensable avant de recourir à des alternatives en cas d’allergie à la pénicilline.

Conseil : si cette allergie vous concerne, portez un bracelet « Allergie à la pénicilline » afin d’informer rapidement le personnel médical de votre allergie en cas d’urgence. 

S’il est possible que vous soyez allergique à la pénicilline, parlez-en avec votre médecin. Elle ou il décidera si un test d’allergie est judicieux et vous accompagnera dans le diagnostic et le traitement.