La primevère nous sort de notre hibernation: elle réchauffe notre organisme, évacue le mucus visqueux contenu dans nos poumons, détend nos membres raidis et chasse nos rhumatismes. Cette douce plante a toutefois bien plus d’un tour dans son sac. Christine Funke Pharmacienne, phytothérapeute et professeur de yoga, elle enseigne la phytothérapie aux droguistes à la Haute école spécialisée de Neuchâtel.
La finesse de cette petite fleur est inversement proportionnelle à son efficacité. La phytothérapie traditionnelle se sert des racines de la primevère contre la toux, et de ses fleurs contre le mal de tête. On dit que cette plante au parfum de miel fait même des miracles contre les problèmes cardiaques. D’ailleurs, les connaissances sur les vertus curatives de la primevère ne datent pas d’hier.
En effet, au Moyen Âge, la savante universelle Hildegard von Bingen recommandait de déposer sur son cœur une compresse chaude imbibée de fleurs afin de chasser la mélancolie ou même les hallucinations. Par la suite, les disciples de la doctrine anthroposophique de Rudolf Steiner combinèrent la fleur avec le chardon aux ânes et la jusquiame noire afin de traiter l’arythmie cardiaque.
Le précurseur de l’hydrothérapie, Sebastian Kneipp, vantait lui aussi les mérites de cette plante: il l’utilisait comme remède pour traiter l’arthrite, dont les symptômes sont aggravés par le froid et l’humidité en hiver. Il promettait à ceux qui boiraient quotidiennement un thé à la primevère que leurs douleurs disparaîtraient, à condition qu’ils ne s’alimentent que de manière basique pendant 6 semaines, qu’ils renoncent aux stimulants et qu’ils fassent de l’exercice en plein air chaque jour. En tant que remède, la primevère ne s’utilise pas que pour les compresses, le thé ou la teinture: elle est aussi comestible, et ce, des racines jusqu’aux fleurs.
Chaque partie de la plante contient des substances actives bien précises: les calices et les fleurs renferment des substances qui stabilisent la paroi des vaisseaux, favorisent l’expectoration et éliminent les germes nocifs. Ces substances se trouvent encore plus concentrées dans les racines qui, elles, contiennent aussi des substances analgésiques et anti-inflammatoires. L’effet tonifiant des racines active la purification du sang par la rate et stimule le métabolisme par le pancréas, contribuant ainsi à débloquer les vaisseaux et les articulations.
Boire une tasse de thé par jour concoctée avec des racines de primevère agit contre les douleurs articulaires et la goutte. Pour les troubles respiratoires comme la bronchite ou la toux, on utilise les racines en parts égales avec du thym. Cette combinaison élimine le mucus accumulé dans les poumons, la gorge et les sinus nasaux, ce qui dégage les voies respiratoires et soulage le cœur. Combiné à du romarin, le thé à la primevère éclaircit les idées. Enfin, on raconte qu’au Moyen Âge les funambules en mâchaient pour combattre le vertige. La primevère est l’une des premières fleurs de l’année, ce qui lui vaut d’être l’emblème de Vénus, déesse du printemps.
Avant la christianisation, elle était dédiée à Freya, déesse de l’amour dans la mythologie germanique. Freya portait sur sa couronne une petite clé dont elle se servait pour ouvrir le cœur des hommes et réveiller les forces de la nature qui sommeillaient. Une autre légende raconte que le trousseau de clés aurait glissé des mains de Saint-Pierre aux portes du paradis pour tomber sur la Terre. Un ange le lui aurait rapporté, et une primevère aurait fleuri à l’endroit même où le trousseau avait atterri.
Primulacées (Primulacae)
Les feuilles de la primevère forment une rosette près de la base. Ses feuilles sont ovoïdes et leur structure, ondulée. Sa tige ronde, longue de 15 à 30 cm, s’élève au centre. Ses pétales couleur jaune d’œuf avec 5 taches orange sont regroupés au sommet de la tige, dans un long calice, et dégagent une odeur délicate.
Cette plante résistante au froid nécessite un sol ameubli, riche en calcaire, pauvre en azote. Elle pousse près des étendues d’eau, dans des prés ensoleillés et des haies clairsemées.
Feuilles: de février à mai (Suisse)
Fleurs avec calice: d’avril à mai
Racines: au printemps avant la formation des tiges, lorsque la rosette est visible ou à l’automne lorsque la tige est fanée.
La fleur est protégée dans le canton d’Argovie. Dans les autres cantons, elle ne devrait être cueillie qu’avec modération, voire pas du tout.
Feuilles
s’utilisent frites, légèrement grillées ou émincées pour garnir les salades ou les soupes.
Feuilles et racines
Thé: pour une tasse, arroser 1 c. à café de feuilles de 2 dl d’eau bouillante (les feuilles séchées se trouvent en pharmacie). Temps d’infusion: 8 min. Pour un effet puissant: faire bouillir 1 c. à café de morceaux de racine avec 2 dl d’eau. Temps d’infusion: 10 min. Sucrer avec du miel.
Teinture: après chaque repas (3 fois par jour), dissoudre 25 gouttes dans un peu d’eau. Prendre pendant 6 semaines pour éliminer les toxines et de 1 à 3 semaines pour combattre la toux.
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